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Les dimensions sociales de la Foi
Présentation par P-M. Empis
mardi 6 décembre 2005
Présentation par Mr Pierre Marie Empis
Introduction.
L’Église catholique employait autrefois l’expression “Doctrine sociale”. Avec Vatican II, l’expression “enseignement social” a remplacé l’ancienne formulation. Jean-Paul II a repris “doctrine sociale”. parfois est employée l’expression "discours social". Le mot social est à entendre au sens de « tout ce qui concerne les questions de société » Cela va donc bien au delà des activités de type caritatif. Les oeuvres caritatives, en faveur des pauvres, pour la paix, le développement sont innombrables. Le discours social de l’Église englobe l’ensemble des questions de société, qu’elles soient d’ordre politique, économique, éthique. L’objectif est de clarifier des enjeux, de mettre en évidences des points importants, d’élucider certains paramètres.
L’Église dans sa vie, comme groupe social, est amenée à gérer son rapport à l’argent, au pouvoir, au débat, sur le rôle des femmes. Elle a été amenée à écrire des textes qui deviendront textes de référence. . Pourquoi un enseignement social ? Pie XI : Si l’Eglise n’a pas à s’immiscer dans les affaires temporelles, cependant, il faut distinguer trois niveaux (QA 46) : celui des « lois économiques[1] », celui du jugement global sur l’économie. Pour les croyants, la finalité ultime de l’existence humaine, c’est “de servir et louer Dieu”. (St Augustin : tu nous as fait pour toi, et notre cœur est ans repos tant qu’il ne se repose en toi...).
Pour Pie IX, le but de l’économique, est le même que celui de l’existence humaine. Entre ces deux niveaux, existe un niveau intermédiaire, celui des choix, là où s’établissent ou non des liens entre la gestion de l’économie et le niveau des fins ultimes. C’est à ce niveau que se situe la loi morale : il y est question d’humanisation. L’Église s’y intéresse parce qu’il est question d’humanité, d’humanisation : “comment le fait que nous soyons créés pour vivre en frères et en Fils à l’intérieur de la trinité, interroge et fait transformer le niveau économique, politique et social ?”. L’Église s’y intéresse, parce qu’il y est question de l’homme, et que l’Église à mission de leur annoncer la Bonne Nouvelle et d’y instaurer le Royaume.
Une responsabilité essentielle des chrétiens
Les papes ont toujours insisté sur cette responsabilité concernant la vie sociale. Les dimensions sociales sont constitutives de la fo : Pie XI, 1937. Pie XII, Pentecôte 1941 ; Jean XXIII, Mater et Magistra ; Vatican II, Gaudium et Spes n° 43, Jean-Paul II. On notera dans l’enseignement des papes, le refus d’un divorce entre les activités temporelles et les activités spirituelles. Divorces
Fondements de cet enseignement.
a. Au nom de l’Évangile.
Pour les chrétiens, la Parole de Dieu a pris corps en Jésus-Christ. Le Dieu qui nous sauve et aussi celui qui nous crée. (Premier et second Testament). Vatican II nous invite à ce retour au cœur de la foi en Jésus-Christ au-delà du “droit naturel, loi naturel etc.” conception tributaire d’une philosophie particulière. Jean-Paul II est le défenseur de cette présentation. Dès la première encyclique il affirme : “l’homme est la route fondamentale de l’Église”..., “parce que le fils de Dieu s’est incarné et par l’incarnation, il s’est uni d’une certaine manière à tout homme”.
b. Évangile prolongé en Tradition Chrétienne.
Paul VI exprime que les situations sont changeantes, et que l’Église puise dans l’Évangile et dans sa tradition, ce qui nous permet d’innover de manière hardie et créatrice (1971). Sinon, nous n’avons qu’à prendre la somme de St Thomas, ou la Cité de Dieu de St Augustin ; ... ce serait alors du commentaire, du rabâchage. Les encycliques, sont situés dans une histoire. Ils témoignent comment, nos anciens, dans une situation historique donnée, ont cherché comment être fidèles à la tradition et à l’Évangile.
c. le rôle de la Raison.
Pour l’Église catholique, c’est un appel au double registre de la foi et de la raison, de l’intelligence. Église a toujours eu le souci de faire appel à l’intelligence humaine. Le débat qui a porté sur la loi naturelle, droit naturelle semble quelque peu daté en ce qu’il éviterait de faire appel à l’intelligence. Cela veut dire qu’il faut faire appel aux médiations d’analyse, d’interprétation. Cela ne signifie pas de s’abandonner aux professionnels : personne n’a aujourd’hui la maîtrise des situations. Mais l’Église estime qu’il faut pouvoir rendre compte des choses par l’analyses des situations. Utiliser la raison et quelques critères sont indispensables. Jean-Paul II fait appel aux droits de l’homme comme critères. Tous, nous avons des représentations de la société et de ses fonctionnements, même si l’on dit ne pas en avoir, d’où la nécessité d’entrer en dialogue avec d’autres, pour se « dé-placer » dans nos habitudes de penser. Le milieu chrétien n’honore peut-être pas assez le rôle de la raison, de l’intelligence. Nous avons à mettre en œuvre les talents reçus avec les diversités d’intelligence. Nous avons à nous former, nous informer, entrer en dialogue avec l’autre différent, et non avec l’autre, le même de nous !. Le salut ne dépend pas de la raison, mais il ne l’ignore pas.
L’enseignement social de l’Église, se veut en forme de dialogue avec le monde
Pour les pères du conciles Vatican II, l’enseignement social de l’Église est perçu en forme de dialogue avec le monde de ce temps : cf. G 3, 33, Église reconnaît ne pas avoir réponse à tout, mais apporter sa collaboration. Elle reconnaît aussi qu’elle reçoit du monde, « elle n’ignore pas ce qu’elle a reçu du genre humain » (G 44-1). “l’Église ...a particulièrement besoin de l’apport de ceux qui vivent dans le monde, qui en connaissent les diverses institutions, les différentes disciplines, ... qu’il s’agisse des croyants ou des , incroyants” G 44-2.
Les sources bibliques.
Même si la Bible a été écrite dans une autre culture, les textes de la Bible ne sont pas sans importance pour nous, comme lumière. Il n’est pas question de faire des parallèles et raccourcis en oubliant la distance culturelle et historique qui nous sépare de ces textes. Invitation à ouvrir la Bible autour de quelques textes . L’objectif de cette partie est de réveiller notre mémoire : en quoi nous inscrivons-nous ?
Le premier testament.
"Le Dieu libérateur". "Le Droit du pauvre". "Justice et alliance".
a. Le Dieu libérateur.
l’expérience de la libération d’Égypte se trouve au cœur de l’expérience d’Israël, elle est constitutive du peuple d’Israël : « souviens-toi Israël... ». Cette libération prend une signification universelle au fil des textes. De là découle un certain comportement, une conception de la morale comme reconnaissance (reconnaissance de la réalité, et reconnaissance comme merci), Deutéronome 15, 4-5 “Toutefois il n’y aura pas de pauvres chez toi, tellement le Seigneur t’auras comblé de bénédictions, pourvu que tu entendes écoutes attentivement la voix du Seigneur ton Dieu et mette en pratique ses commandements”. L’existence de pauvres en Israël est donc perçu comme une anomalie, une sorte de démenti infligé au bonheur auquel le Seigneur destine son peuple. Nous pouvons traduire pour aujourd’hui avec la conception de la destination universelle des biens de la terre : Sur terre, il y a de quoi satisfaire les besoins fondamentaux de la terre. Si ces besoins (sécurité alimentaire, l’eau, l’éducation de base) c’est que de fait, on ne met pas en pratique les commandements : il n’y aura pas de pauvres chez toi pourvu que... C’est une autre image que celle du Dieu aristotélicien, tout-puissant, hors réalités humaines.
b. Le droit du pauvre
La législation d’Israël -essentiellement contenue dans le décalogue et le Pentateuque- protège le pauvre, la veuve et l’orphelin. Elle est aussi attentive au résident étranger (immigré) : « vous-mêmes avez été étranger... donc vous savez ce que c’est » : Exode 22, 20-26. Le droit de propriété est reconnu dans le premier testament mais il est limité, tempéré par l’attention portée au pauvre. Il y a des droits du pauvre.
Le Jubilé. Un point particulièrement remarquable de la réflexion en Israël est le principe du jubilé. Toutes les sociétés qu’on observe, qu’elles soient capitalistes ou non, si on les laisse aller à leur inertie, entraînent de plus en plus d’inégalités (les plus forts, que ce soit physiquement, au niveau des relations, du pouvoir, de l’argent. Le plus va au plus, le moins va au moins). Devant cette tendance à accroître les inégalités, il existe de modalités qui, de temps en temps, resserrent cet écart.
Pour la Bible, c’est le principe du jubilé : tous les7 ans, ou 7 fois 7 ans on remet les compteurs à zéro ! Il est difficile de savoir dans quelle mesure cela a été effectivement vécu, mais cette attention indique une ligne de vie pour les sociétés.
Pour nous, aujourd’hui, le fonctionnement économique mondial tel qu’il se vit actuellement permet-il, de fait, de réduire les inégalités ou non ? Le marché comme tel, tout seul, (sachant quel est son rôle) peut-il suffire pour avoir une vie ensemble relativement satisfaisante ? C’est la question des régulations et du politique. Seul le politique peut permettre de gérer ces questions.
Aujourd’hui la question ne se pose plus seulement en termes d’exploitation, mais en termes d’exclusion. L’exploité fait encore partie du même univers, le marginalisé, l’exclus n’est même plus dedans ! Où y a-t-il progrès ? Dans les sociétés pré capitalistes, quand on appartient à la société, à la communauté, même si l’on est dans l’impossibilité de travailler, handicapé ou âgé, l’ensemble -famille, groupe, village, on a un droit, du fait qu’on appartient à cette communauté. L’individualisation a outrance où nous sommes engagés a détruit ce lien. Des chercheurs, des profs de fac étudient ces questions, par exemple avec l’idée d’un RME, Revenu Minimum d’Existence. Le fait qu’on soit membre de la collectivité française donnerait ce droit comme membre d’un groupe. Ce débat, qui interroge le principe de travail/revenu, participe de la notion d’un droit par appartenance à une communauté.
c. Justice et alliance.
Ce thème est porté essentiellement par les prophètes. L’élément clé de leur pensée est à la fois religieux et social. "Le saint, c’est le juste". Une des traductions du mot péché est « iniquitas », c’est-à-dire la non-justice.
Les prophètes établissent un lien étroit entre l’alliance et la conduite sociale, conduite de justice. Ces textes ne sont pas souvent entendus. Le peuple de Yahvé doit unité les mœurs de Yahvé. Or Yahvé est présenté comme remettant en cause l’alliance si le peuple ne pratique pas la justice. Le culte, les assemblées de prière, fêtes et pèlerinages perdent leur sens s’il n’y a pas la justice. (Job 24 décrit le spectacle de l’injustice). Le premier Isaïe, vers 783-743 écrit : 1, 11-20 : « Que me fait la multitude de vos sacrifices, les holocaustes de bélier, la graisse des veaux, j’en suis rassasié, le sang des taureaux des agneaux et des boucs, je n’en veux pas. Quand vous vous présentez devant moi, cessez d’apporter de vaines offrandes... je n’en puis plus de vos forfaits et de vos fêtes. Cela m’est un fardeau. Vous avez beau multiplier vos prières, vos mains sont pleines de sang... Lavez-vous, purifiez-vous, cessez de faire le mal apprenez le bien etc. Venez et discutons... »
autres textes du¨Premier Testament
Ceci était écrit à une époque économiquement favorable. Le prophète Amos, à la même époque, écrit la même chose. : « puisque vous pressurez l’indigent, lui saisissant sa part de grain, ces maisons de pierre de taille que vous avez bâtie, vous n’y habiterez pas etc... ».Amos, 5,5-11. Les sacrifices et le culte ne prennent sens que s’il y a des rapports sociaux justes. Michée fera de même. Le fait d’être injuste, c’est être infidèle à l’alliance. Les deux sont sur le même plan. Nous nous inscrivons aujourd’hui dans cet héritage, commun au peuple juif et à nous-mêmes.
Le Nouveau Testament.
La charte du Royaume, ou discours sur la montagne, en Matthieu, ch 5 à 7. Il commence par les béatitudes, puis on vous a dit.. je vous dit..., Il aborde la relation à l’autre qu’on détruit, , “tu ne tueras pas...” ; l’adultère. « Aimez vos ennemis... car c’est ainsi que vous vous monterez fils de votre Père » La relation à l’autre est le signe de la relation vraie à Dieu. L’évangile est explicite sur le rapport à l’argent*Le rapport à l’argent. Voir le "Rendez à César...", chez Luc par exemple, ou le dernier jour en Matthieu 25 Ce texte s’adresse à toutes les nations, tous les gens, de tous les temps, de toute culture. C’est une vision universelle. Dans cette image du Jugement, le critère d’évaluation n’est donc pas celui de la foi ou de l’annonce de Jésus-Christ, puisqu’il s’adresse à toutes les nations, mais celui d’une expérience universelle où l’homme rencontre Dieu dans la rencontre du frère, en particulier, du frère dans le besoin.
Dans l’Evangile de Matthieu 25, les uns et les autres sont étonnés et posent la même question : “quand t’avons-nous rencontré ?” La réponse étonnera plus d’un par l’identification faite par le Christ : c’est à moi que vous l’avez fait. ». lire le texte Sur "l’identification du Christ" au frère dans le besoin on peut dresser une comparaison avec un texte semblable dans la tradition de l’Islam. (lire la comparaison)
Le “péché par omission” n’est donc pas une annexe à ranger dans le placard ! Les situations évoquées sont des situations de malheur, de misère. Le fait que le Seigneur se réfère à notre comportement à l’égard de ces frères nous invite à comprendre que ce qu’on « appelle « jugement dernier », ne fera en fait que dévoiler le moment critique que constitue pour chacun de nous la confrontation à la souffrance de nos frères : le malheur des autres nous oblige à prendre parti. La façon dont nous prenons parti à l’égard des autres, c’est notre prise de parti de notre destin. Est-ce que nous nous ouvrons, est-ce que nous nous fermons ? De quel type de personnes avons-nous choisi d’être proche. On retrouve cette logique dans la question posée par le Christ en Luc 10, 30-37 (parabole du “bon samaritain”) : lequel s’est montré prochain de l’homme tombé sur des bandits ?"
Quelle est notre attention au prochain, notre miséri-corde. L’action par laquelle nous nous sauvons c’est l’action même par laquelle Dieu nous sauve. Il nous faut bien sûr préciser pour aujourd’hui qui sont les affamés, les étrangers, les médiations courtes, les médiations longues et les institutions dans le contexte socio-historique qui est le nôtre. Il n’est pas question de parler de bonne ou mauvaise conscience, mais de conscience éveillée. Il est aussi question de prendre au sérieux l’existence humaine terrestre. En christianisme il n’y a pas de réincarnation, c’est-à-dire pas de "seconde chance". Notre vie aujourd’hui, c’est la bonne, c’est l’unique. C’est du sérieux !
Conclusion
Dans la pensée sociale de l’Église, on retiendra deux concepts clé : le concept de de justice sociale, et celui de choix prioritaire pour les pauvres.
Le concept de justice, la justice sociale est à entendre en un sens très large. Jean XXIII dans Mater et magistra laissait entendre que, même une économie où l’on produit beaucoup et suffisamment de biens, et que la répartition y soit satisfaisante, si les personnes ne peuvent pas s’exprimer comme personne, ni participer aux décisions, ce système est injuste. Pour l’Église catholique, ce n’est pas parce qu’il y a accord entre les parties que la justice est respectée. Léon XIII déjà signalait, qu’un travailleur, dans une situation d’inégalité telle qu’il n’a pas le choix de prendre ce contrat. Il y a donc une justice supérieure à celle du contrat. Paul VI reprendra cette réflexion à propos des rapports entre pays pauvres et pays riches.
Le concept de choix prioritaire pour les pauvres. Cela signifie que l’Église, disciple de son Seigneur et Dieu qui a pris fait et cause pour les pauvres. Cela ne signifie pas que l’Église exclue les riches. Cette option est confirmée par la congrégation de la Doctrine de la foi de 1986, reprise par Jean-Paul II. Ceci dit, l’Église n’a pas de recettes ; pas de troisième voie. Son indignation et son interpellation appelle à être imaginatif et incite à se mettre au travail.
autres textes du¨Nouveau Testament
Note : Les textes cités dans ce parcours ne sont pas quelques textes marginaux qui auraient été monté en épingle. Cet ensemble de texte, c’est l’un des fils conducteurs, sinon le grand fil conducteur du premier et du second testament. C’est la Révélation du Dieu de Jésus-Christ.
Notes : Lois économiques : l’expression "lois économiques" n’est pas à entendre dans le même sens que les lois de la physique comme la gravité universelle. La science économique des 18° et 19° espérait trouver des règles fondamentales qui régissent l’économie et contre lesquelles on ne pourrait s’opposer. Aujourd’hui, on parlera de contraintes économiques mais pas de lois universelles comme telles. Il n’y a d’économique que parce qu’il y a des hommes. Et il faut donc tenir compte de l’homme dans les paramètres. Un système d’évidences à été imposé qui laisse entendre qu’il n’y aurait aucun “jeu” en économie”, or, il y a du jeu, quoi qu’on dise.
Sept tentations chez les chrétiens.
Tentation de l’oubli des dimensions sociales de la foi.
C’est la tentation de séparer d’un côté la vie spirituelle, de l’autre la vie économique et professionnelle. La dimension sociale n’est pas une matière à option de la foi. "Le versant éthique et social du message évangélique est une dimension nécessaire du témoignage chrétien". ou encore : "on doit repousser toute tentation d’une spiritualité intimiste et individualiste". (Jean-Paul II)
Tentation de l’oubli de la tension entre le particulier et l’universel.
Chacun et tous, nous devons reconnaître que nous sommes "situés quelque part" par rapport à ces questions. de l’argent, du pouvoir, du politique, de la richesse, du patrimoine. On a tous une histoire, une origine, une formation, âge... Les catholiques, en se disant tous frères, vont trop vite à l’universel abstrait, en sautant les différences, avec le risque du repli sur le même, en gommant la rencontre de l’autre différent. Appel à être ouvert à l’autre différent.
Tentation de la démission, ou de la légèreté intellectuelle. Ni le Nouveau Testament ni l’Église n’ont de recettes toute faites pour le vivre en société. Ils nous renvoient toujours à notre responsabilité. L’exercice de la responsabilité et de la liberté commence par un travail de compréhension. Certes, c’est compliqué, et personne ne comprend tout. Il est nécessaire d’avoir une information plurielle, (sources diverses). La pensée est le commencement de l’action. Travailler à bien penser est le commencement de l’humanisation.
Tentation des attitudes de fuite. par exemple :
tentation de pureté, et son corollaire, refus de se salir les mains.
(que signifie "faire du social, c’est bien, de l’économique, passe encore, mais de la politique non !" ?
tentation de l’acceptation du fatalisme.
Ce sont autant d’alibis à l’inaction et à l’indignation stérile.
Croyons-nous vraiment en un Dieu incarné, Croyons-nous que les enjeux véritablement humains de notre existence collective sont des enjeux que l’on prend au sérieux ?
Tentation de l’oubli des médiations. et donc
invitation à reconnaître l’importance de la raison (il n’y a pas que l’émotion, le vécu ou l’expérience comme critère)
invitation à reconnaître le rôle des structures et des institutions que se donnent les sociétés. Les chrétiens sont très sensibles à ce qui est direct, proximité, rencontre de l’autre, à l’interpersonnel et beaucoup moins sensibles aux relations longues, par l’intermédiaire d’une organisation (syndicale, politique, ONG, etc.) qui reposent sur des intermédiaires. La charité chrétienne se vit aussi dans et par ces relations longues. Le risque est de répondre aux urgences, et d’oublier de repérer les causes et d’agir sur elles. Jena-Paul II parlera de structure de péché.
Tentation de la marginalisation de la politique.
Parmi les différents champs de la vie en société, il a le politique, l’économique, le social, le culturel. Parmi eux, le politique est un champ essentiel du vivre ensemble. Hier, le champ politique était englobant de toute l’activité humaine. Aujourd’hui, c’est l’économique. Or, il est nécessaire que se créée un contre pouvoir à l’économique : ce ne peut être que le politique. Quelle est notre représentation du politique ? Quelle valeur lui accorde-t-on ? Relire Réhabiliter le politique" commission sociale de l’épiscopat.
Tentation de l’impatience.
Notre rapport au temps s’est fort modifié ces dernières années. Le court terme l’emporte sur le long terme, le souci de l’efficacité immédiate, le désir de voir les résultats de ses actes, en économie comme ailleurs. Or rien de durable ne se crée sans patience. Rien ne changera sans modification des modes de vie, et des valeurs. Or, les modes de vie et les valeurs ne changent pas au 1/4 de tour. Nécessaire changement de nos comportement et de nos mentalités (ou manières de voir). Cela peut passer par la réflexion, la prière, la rencontre de l’autre.
Comment je vis la Bonne Nouvelle dans mon rapport à l’argent, au travail, à l’économique. Est-ce que le Dieu en qui je crois est le Père de Jésus-Christ, qui non seulement a donné la priorité au pauvre, mais s’est identifié au pauvre.
Présentation succincte des documents officiels
de l’Église catholique concernant les questions sociales.
Comme dans tout parcours d’histoire, il faut savoir apprécier des textes dans le contexte de leur temps, et non comme s’ils étaient écrits aujourd’hui pour aujourd’hui. C’est à cette condition d’honnêteté intellectuelle première qu’il faut s’astreindre pour entrer dans la compréhension de la pensée et des textes publiés par les papes au cours du dernier siècle, textes souvent écrits dans une langue un peu aride et austère. L’intérêt de cette présentation réside dans la possibilité de mesurer l’évolution de la pensée d’une société religieuse (l’Église catholique), sur une longue durée.
L’habitude a été prise de désigner les documents pontificaux par les premiers mots du document. C’est ce nom que vous retrouverez dans le cadre ci-contre.
Parmi les documents où se retrouvent les constantes de l’enseignement social catholique et qui en même temps témoignent de son évolution, quelques titres sont particulièrement à retenir.
1 RERUM NOVARUM (15 mai 1891). La parution de cette encyclique marque un tournant. Léon XIII dénonce les abus du libéralisme et les injustices dont sont victimes les travailleurs. Il rejette d’autre part la solution socialiste, telle qu’il la perçoit, et vante les avantages de la propriété privée. Il préconise la collaboration et non la lutte des classes. L’encyclique prône le droit et le devoir d’intervention de l’État dans la vie économique, avant tout en faveur des défavorisés et des indigents. Léon XIII préconise l’association professionnelle qui regroupe soit patrons et ouvriers, soit ouvriers seuls. Il conclut en rappelant que la première réforme qui s’impose, c’est la restauration des mœurs chrétiennes
2 QUADRAGESIMO ANNO (15 mai l921). À l’occasion du quarantième anniversaire de Rerum novarum, Pie XI, après avoir rendu hommage à Léon XIII, pousse plus loin l’investigation. Il insiste sur l’aspect social de la propriété privée et les droits des travailleurs. Il reprend à son compte l’affirmation de Léon XIIII à savoir que " le travail manuel est la source unique l’où provient la richesse des nations ", et propose des critères visant à déterminer le juste salaire. Il estime que la restauration de l’ordre social requiert les réformes structurelles (les corporations) et une réforme des mœurs. Tout en dénonçant les abus du capitalisme, il affirme que le système, quoique vicié, n’est pas mauvais en soi. Il reconnaît des mérites au socialisme modéré, mais l’estime néanmoins incompatible avec la foi chrétienne. Il conclut en affirmant qu’une complète rénovation de l’esprit chrétien doit accompagner la restauration sociale tant désirée... .
3 DIVlNI REDEMPTORlS (19 mars 1937). Cette encyclique de Pie XI forme la partie principale d’une trilogie dont les deux autres éléments sont "Non abbiamo bisogno" (29 juin 1931), au sujet de certains comportements du fascisme italien et "Mit brennender Sorge" (14 mars 1937) contre le nazisme. Dirigé contre le communisme athée, Divini Redemptoris est le plus élaboré et le plus connu des trois documents. La prise de position contre le communisme comme pensée philosophique est radicale. "Le communisme est intrinsèquement pervers et l’on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne". En plus de la condamnation du communisme comme doctrine et comme praxis, le document rappelle certaines données de l’enseignement social chrétien sur le rôle de l’État, le juste salaire, les associations professionnelles et le corporatisme. À noter des observations intéressantes sur la pastorale sociale et sur l’attention que les milieux chrétiens doivent accorder aux problèmes sociaux économiques.
4 LA SOLENNITÀ (1er juin l941). Ce radio message de Pie XII, transmis à l’occasion de la Pentecôte, marque le cinquantième anniversaire de Rerum novarum. Il proclame le principe de la destination universelle des biens, posé comme antérieur et supérieur au principe de propriété privée. De là l’insistance sur la justice distributive, sans laquelle le vrai but de l’économie nationale ne peut être atteint. À noter aussi un rappel sur la dignité du travail, les droits des travailleurs et l’urgence de mettre la propriété privée au service de la famille.
5 BENIGNITAS (24 décembre 1944). Radio-message de Pie XII, transmis a l’occasion de la fête de Noël. Pour la première fois dans l’histoire, un document pontifical exprime une préférence marquée pour la démocratie comme forme de gouvernement. " Éduqués par une amère expérience, dit le pape, ils (les peuples) s’opposent avec une répulsion toujours plus grande au monopole d’un pouvoir dictatorial, incontrôlable et intangible. Ils réclament un système de gouvernement qui soit plus compatible avec la dignité et la liberté des citoyens ". En fait, l’Eglise-institution elle-même a été aussi " éduquée par une amère expérience " et regrette sans doute sa demi-collusion avec les fascismes. On s’aperçoit qu’à force d’insister sur le pouvoir qui vient d’en haut, on a négligé le sort des citoyens ordinaires qui vivent en bas. Sur le problème du pouvoir politique et ses dangers, le document de Pie XII reflète une attitude d’esprit nouvelle. La démocratie qui semble avoir la préférence du pape est de caractère élitiste. La distinction entre masse et peuple trahit une certaine méfiance envers les mouvements populaires et les aspirations égalitaires. Mais nonobstant ces réserves, l’option globale et claire et marque un tournant dans la vie de l’Église.
6 MATER ET MAGISTRA (15 mai 1961). Publiée à l’occasion du soixante-dixième anniversaire de Rerum novarum, cette encyclique de Jean XXIII contient un rappel de points de doctrine déjà exposés dans les documents antérieurs et propose une approche moins traditionnelle et plus ouverte sur les grandes questions socio-économiques. Il est certain, par exemple, qu’en entérinant la distinction entre socialisme et socialisation, le pape ouvrait la voie à une attitude moins rigide à. l’égard des courants socialistes. L’attention portée au problème agricole, au développement du tiers-monde et au problème démographique invite à un élargissement des préoccupations sociales. A noter aussi de brèves considérations sur la rémunération du travail, l’auto- financement, la cogestion, les réformes de structures dans les entreprises et les formes nouvelles de propriété.
L’unité un peu artificielle de l’encyclique et son mélange de demi-audace et de réserve seraient attribuables, semble-t-il, à un compromis de dernière heure entre les experts, les uns progressistes et les autres conservateurs, qui ont collaboré à la rédaction du document.
7 PACEM IN TERRIS (11 mai 1963). Peu de temps avant sa mort, Jean XXIII a publié cette encyclique qui, plus que la précédente, reflète sa propre vision des problèmes sociaux. De tous les documents pontificaux, c’est sans aucun doute celui qui a reçu l’accueil le plus chaleureux et unanime au sein de l’opinion publique mondiale. Chez les chrétiens catholiques, il a suscité un intérêt mitigé, si on compare cet intérêt par exemple à celui que provoquera plus tard la publication de Humanae vitae. Faisant appel au droit naturel, composante de base de l’anthropologie chrétienne dont s’inspire l’enseignement social catholique, le document propose un ensemble de normes dont l’application favoriserait l’instauration d’une paix véritable. Il recourt, pour fins de démonstration, au concept des signes des temps, utilisé comme instrument de perception du sens de l’histoire, occasion d’une relecture des valeurs et moyen de percevoir mieux le projet de Dieu à travers l’évolution de l’humanité. À titre d’exemple de signes des temps, signalons : la promotion économique et sociale des travailleurs, la libération de la femme et la libération des peuples colonisés. À noter des considérations fort éclairantes sur les piliers de la paix, le ministère de l’autorité, le refus de la guerre, l’urgence du désarmement, la collaboration entre catholiques et non-catholiques, la mission des organismes internationaux en faveur de la paix, etc. .
8 GAUDIUM ET SPES (7 décembre 1965). La constitution pastorale Gaudium et Spes (l’Église dans le monde de ce temps) est un des documents les plus importants promulgués par Vatican II. Il est le fruit d’efforts laborieux et sa rédaction a donné lieu à de vifs affrontements entre la majorité conciliaire attentive à l’aggiornamento et la minorité traditionaliste. On y trouve un exposé sur la condition humaine dans le monde d’aujourd’hui et des considérations sur la dignité de la personne humaine, la vocation de l’homme dans l’aménagement du monde, le rôle des chrétiens dans le temporel. Au nombre des problèmes déclarés prioritaires, le document mentionne la famille et le mariage, la promotion culturelle des masses, les tâches de développement, la réorganisation de la vie sociale et la participation à la vie politique. En finale, il est question de paix et de coopération internationale.
Optimisme, volonté d’incarnation et d’engagement, solidarité avec tous les hommes de bonne volonté, attention au Royaume de Dieu qui se construit ici-bas à travers l’histoire : tels sont les traits caractéristiques de ce grand document ecclésial.
9. POPULORUM PROGRESSION (26 mars 1967) Jean XXIII avait abordé brièvement les problèmes du tiers-monde dans Mater et Magistra. " La question sociale est devenue mondiale ", déclare Paul VI à qui revient le mérite, dans Populorum Progressio, d’élargir les frontières de la problématique sociale, continuant ainsi l’ouverture esquissée dans Gaudium et Spes. Il importe de souligner que cette encyclique entérinait les efforts et les travaux de nombreuses équipes de militants où L. J. Lebret a joué un rôle d’éclaireur et de leader. Le thème du développement intégral et solidaire (tout l’homme et tous les hommes) constitue l’idée maîtresse du document. Certains passages ont donné lieu à des débats qui ne sont pas encore clos, par exemple celui sur la distinction entre réformisme et révolution, ou encore celui sur l’inaptitude du libéralisme économique à résoudre le problème du sous-développement.
La parution de cette encyclique a stimulé la réflexion chrétienne au sujet des problèmes de développement, de libération et quant à l’urgence d’une transformation radicale des structures socio-économiques. De nos jours, les prises de position de Populorum Progressio peuvent paraître dépassées. Mais cet apparent décalage n’enlève rien à l’importance historique du document. C’est "l’encyclique de la Résurrection", disait François Perroux, qui ajoutait : " La lettre encyclique que nous saluons est l’un des plus grands textes de l’histoire humaine ; il rayonne d’une sorte d’évidence rationnelle, morale et religieuse."
10 OCTOGESlMA ADVENIENS (14 mai 1971). Ce document a été publié à l’occasion du quatre-vingtième anniversaire de la parution de Rerum novarum. Il prend la forme d’une lettre adressée par Paul VI au cardinal Maurice Roy, président de la Commission pontificale Justice et Paix. L’exposé procède moins par voie de directives précises que par l’énoncé de suggestions. On cherche plus à orienter la réflexion et la recherche personnelles qu’à proposer des solutions déjà trouvées. Par exemple, au lieu d’imposer a priori un modèle de pensée et un comportement face au marxisme et au socialisme, on tient compte de l’expérience des militants chrétiens et on suggère une attitude où interviennent à la fois l’esprit d’accueil et le sens critique. Une caractéristique dominante du document est l’encouragement donné à l’engagement politique. On insiste particulièrement sur la dimension spirituelle que peut revêtir un tel engagement. A souligner aussi d’autres thèmes d’actualité : idéologies et liberté humaine, discernement chrétien, renaissance des utopies, interrogation des sciences humaines, ambiguïté du progrès.
11 LABOREM EXERCENS (14 septembre 1981). Publiée à l’occasion du 90ème anniversaire de Rerum novarum, l’encyclique de Jean-Paul II sur le travail s’inscrit dans la continuité de l’enseignement officiel, mais introduit une démarche et un style nouveaux. L’expérience pastorale de l’auteur l’a rendu familier avec le monde du travail dans les régimes socialistes. D’autre part, il connaît bien la situation des travailleurs dans les pays d’économie libérale. Au-delà des confrontations idéologiques et politiques, il a choisi de privilégier les personnes elles-mêmes, c’est-à-dire les travailleurs, leur dignité, la valeur à la fois humaine, spirituelle et économique de leur apport à la vie des familles et des nations. Pour lui, " le travail est une clé, et probablement la clé essentielle de toute la question sociale ". Cette encyclique prestigieuse illustre remarquablement bien comment l’anthropologie chrétienne peut aider à mieux cerner et interpréter les réalités socio-économiques qui nous confrontent.
12 SOLLICITUDO REI SOCIALIS (30 décembre 1987). Datée officiellement de décembre 1987, quoique rendue publique seulement en février 1988, ce magistral document souligne le vingtième anniversaire de la parution de Populorum progressio. Reprenant le thème de Paul VI : " la question sociale est devenue mondiale ", Jean-Paul II explicite la formule en deux directions :
1) tous les problèmes sont interreliés, toutes les problématiques sociales sont apparentées ;
2) toutes les consciences sont interpellées et chacun doit se sentir concerné par la question du développement intégral et solidaire des peuples. En déclarant que la question sociale a acquis une dimension mondiale, l’encyclique de Paul VI se propose avant tout de signaler un fait d’ordre moral, qui a son fondement dans l’analyse objective de la réalité. Selon les paroles mêmes de l’encyclique, " chacun doit prendre conscience de ce fait, précisément parce que cela touche directement la conscience, qui est la source des décisions morales " (n° 9).
Les deux décennies qui vont de Paul VI à aujourd’hui témoignent de certains succès dans le domaine du développement, mais globalement il faut avouer que l’entreprise se solde par un échec. La cause première de cet échec, dit Jean-Paul II, est d’ordre moral. On est parti d’une définition étriquée du développement pour ensuite se fourvoyer dans l’économisme, escamotant les balises fondamentales que sont la liberté (incluant la liberté religieuse), la justice distributive, le devoir de solidarité, la dimension spirituelle de la personne. Ce que l’on décèle, quand on fait le diagnostic du sous-développement, c’est l’impact d’un mal moral, résultant de nombreux péchés qui produisent des " structures de péché ". S’imposent donc de nouvelles attitudes, avant tout une forme de conversion qui conduira à promouvoir un ensemble de valeurs humaines et morales, indispensables à l’instauration des réformes et des changements qui traceront la voie à une authentique libération des peuples.
Outre l’insistance sur la dimension morale, l’apport majeur de Sollicitudo rei socialis aura été d’interrelier la réflexion qui porte sur la problématique sociale d’ici et celle qui concerne les pays du tiers-monde et le devoir de coopération internationale.
13 CENTESIMUS ANNUS de Jean-Paul II (ler mai 1991) propose une relecture, fort éclairante, de Rerum novarum à la lumière de l’histoire, plus particulièrement de la conjoncture présente. Il est intéressant de noter à cet égard qu’un chapitre du document porte comme titre L’année 1989.
L’histoire, nous dit le pape, a confirmé la validité des jugements portés par Léon XIII sur le libéralisme, le socialisme (avant tout ce qui s’appellera plus tard le marxisme-léninisme), la propriété privée, les droits des travailleurs, le juste salaire, le devoir d’intervention de l’État en matière sociale, etc. Parmi les " choses nouvelles " dont nous sommes témoins, la plus spectaculaire est sans doute la faillite des régimes marxistes. ]ean-Paul II, porte un jugement pondéré sur cet échec, s’employant surtout à diagnostiquer les vices conceptuels du système et ses failles morales. En revanche, il insiste sur le danger qu’il y aurait de conclure que le capitalisme libéral constitue désormais la voie d’avenir.
Si on parle de l’initiative privée, de la responsabilité de l’entreprise considérée comme une "société de personnes", d’accord. "Mais si par "capitalisme" on entend un système où la liberté dans le domaine économique n’est pas encadrée par un contexte juridique ferme qui la met au service de la liberté humaine intégrale et la considère comme une dimension particulière de cette dernière, dont l’axe est d’ordre éthique et religieux, alors la réponse est nettement négative. " (n° 42). Les "hommes de bonne volonté" auxquels s’adresse Jean-Paul II sont placés devant un monde marxiste en déclin et un appareil capitaliste capable de performances sectorielles, mais inapte à réaliser une croissance humaine marquée au coin de la justice et de la solidarité.
Ce qu’on lit dans Centesimus annus sur la fonction sociale de la propriété, la finalité éthique de l’activité économique et le devoir de solidarité, actualise la vision sociale proposée par Léon XIII et offre des amorces de solution face à la nouvelle problématique qui prend forme à l’aube du XXIème siècle.
Pierre-Marie Empis est enseignant en économie à l’Université d’État de Lille.III. Il collabore avec l’Université catholique de Lille. pour certains cours (économie et enseignement social de l’Église).
Ce document renvoie à des textes de la Bible et de l’enseignement de l’Église dont on trouvera la présentation dans d’autres pages, voir liens en haut de page.