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Quelques définitions
mardi 6 décembre 2005
Extrait du Petit Dictionnaire du site 123 Travail
la vérité : adéquation de la chose conçue à la chose réelle,
court, bref, traditionnel et longument méditer !
la subsidiarité
« parlant de la réforme des institutions, c’est tout naturellement l’Etat qui vient à l’esprit. Non certes qu’il faille fonder sur son intervention tout espoir de salut. Mais depuis que l’individualisme a réussi à briser, à étouffer presque cet immense mouvement de vie sociale qui s’épanouissait jadis en une riche et harmonieuse floraison de groupements les plus divers, il ne reste plus guère en présence que les individus et l’Etat. Cette déformation du régime social ne laisse pas de nuire sérieusement à l’Etat, sur qui retombent, dès lors, toutes les fonctions que n’exercent plus les groupements disparus, et qui se voit accablé sous une quantité à peu près infinie de charges et de responsabilités.
Il est vrai sans doute, et l’histoire en fournit d’abondants témoignages, que, par suite de l’évolution des conditions sociales, bien des choses que l’on demandait jadis à des associations de moindre envergure ne peuvent plus désormais êtres accomplies que par de puissantes collectivités. Il n’en reste pas moins indiscutable qu’on ne saurait ni changer ni ébranler ce principe si grave de philosophie sociale : de même qu’on ne peut enlever aux particuliers, pour les transférer à la communauté, les attributions dont ils sont capables de s’acquitter de leur seule initiative et par leurs propres moyens, ainsi ce serait commettre une injustice, en même temps que de troubler d’une manière très dommageable l’ordre social, que de retirer aux groupements d’ordre inférieur, pour les confier à une collectivité plus vaste et d’un rang plus élevé, les fonctions qu’ils sont en mesure de remplir eux-mêmes.
L’objet de toute intervention en matière sociale est d’aider les membres du corps social, et non pas de les détruire ni de les absorber.
Que l’autorité publique abandonne donc aux groupements de rang inférieur le soin des affaires de moindre importance où se disperserait à l’excès son effort ; elle pourra dès lors assurer plus librement, plus puissamment, plus efficacement les fonctions qui n’appartiennent qu’à elle, parce qu’elle seule peut les remplir ; diriger, surveiller, stimuler, contenir selon que le comportent des circonstances ou l’exige la nécessité. Que les gouvernants en soient donc bien persuadés : plus parfaitement sera réalisé l’ordre hiérarchique des divers groupements selon ce principe de la fonction supplétive de toute collectivité, plus grandes seront l’autorité et la puissance sociale, plus heureux et plus prospère l’état des affaires publiques. » (Q.A., 85-89)
la société : est l’union organique de plusieurs membres poursuivant volontairement une fin commune par des moyens pris en commun
le bien : est ce que toute chose désire, ou encore ce qui peut naturellement satisfaire une faculté, une tendance quelconque.
On peut dire une chose bonne lorsque celle-ci est cause d’une perfection. Prenons un exemple : un bon œil est un œil qui voit bien. L’œil qui est privé de cette perfection naturelle qu’est la vue est un mauvais œil. Un bon couteau est un couteau qui coupe.
Cela en raison de la nature des choses. La nature est un ordre en vue d’une fin. Il est dans la nature de l’œil de voir, et dans celle du couteau de couper. Dans le cas du couteau, il s’agit du travail de l’artisan humain, et dans le cas de l’œil, c’est le travail de l’artisan divin. L’artisan est celui qui introduit un ordre. La nature est l’ordre introduit par Dieu dans sa création. L’art au sens de la technique sera l’ordre introduit par l’homme dans les choses.
morale ou éthique (différence ?)
La morale ou l’éthique ne diffèrent que par leur étymologie latine pour la première et grecque pour la suivante.
L’éthique ou science morale, étudie l’ordre que la raison introduit dans les actes de la volonté libre. Il faut donc que l’homme recherche quel est le bon ordre à introduire dans ses actes en fonction de la fin qui est inscrite dans l’ordre de sa nature.
Ces dernières années ont préféré le terme éthique...choquerait il moins ?
le droit naturel : « La racine commune de toutes ces tendances est le relativisme éthique qui caractérise une grande part de la culture contemporaine. Beaucoup considèrent que ce relativisme est une condition de la démocratie, parce que seul il garantirait la tolérance, le respect mutuel des personnes et l’adhésion aux décisions de la majorité, tandis que les normes morales, tenues pour objectives et sources d’obligation, conduiraient à l’autoritarisme et à l’intolérance. Mais la problématique du respect de la vie fait précisément apparaître les équivoques et les contradictions, accompagnées de terribles conséquences concrètes, qui se cachent derrière cette conception. Il est vrai que dans l’histoire on enregistre des cas où des crimes ont été commis au nom de la " vérité " . Mais, au nom du " relativisme éthique " , on a également commis et l’on commet des crimes non moins graves et des dénis non moins radicaux de la liberté. Lorsqu’une majorité parlementaire ou sociale décrète la légitimité de la suppression de la vie humaine non encore née, même à certaines conditions, ne prend-elle pas une décision " tyrannique " envers l’être humain le plus faible et sans défense ? La conscience universelle réagit à juste titre devant des crimes contre l’humanité dont notre siècle a fait la triste expérience. Ces crimes cesseraient-ils d’être des crimes si, au lieu d’être commis par des tyrans sans scrupule, ils étaient légitimés par l’assentiment populaire ? En réalité, la démocratie ne peut être élevée au rang d’un mythe, au point de devenir un substitut de la moralité ou d’être la panacée de l’immoralité. Fondamentalement, elle est un " système " et, comme tel, un instrument et non pas une fin. Son caractère " moral " n’est pas automatique, mais dépend de la conformité à la loi morale, à laquelle la démocratie doit être soumise comme tout comportement humain : il dépend donc de la moralité des fins poursuivies et des moyens utilisés. Si l’on observe aujourd’hui un consensus presque universel sur la valeur de la démocratie, il faut considérer cela comme un " signe des temps " positif, ainsi que le Magistère de l’Eglise l’a plusieurs fois souligné (88). Mais la valeur de la démocratie se maintient ou disparaît en fonction des valeurs qu’elle incarne et promeut : sont certainement fondamentaux et indispensables la dignité de toute personne humaine, le respect de ses droits intangibles et inaliénables, ainsi que la reconnaissance du " bien commun " comme fin et comme critère régulateur de la vie politique. Le fondement de ces valeurs ne peut se trouver dans des " majorités " d’opinion provisoires et fluctuantes, mais seulement dans la reconnaissance d’une loi morale objective qui, en tant que " loi naturelle " inscrite dans le cœur de l’homme, est une référence normative pour la loi civile elle-même. Lorsque, à cause d’un tragique obscurcissement de la conscience collective, le scepticisme en viendrait à mettre en doute jusqu’aux principes fondamentaux de la loi morale, c’est le système démocratique qui serait ébranlé dans ses fondements, réduit à un simple mécanisme de régulation empirique d’intérêts divers et opposés (89). Certains pourraient penser que, faute de mieux, son rôle aussi devrait être apprécié en fonction de son utilité pour la paix sociale. Tout en reconnaissant quelque vérité dans cette opinion, il est difficile de ne pas voir que, sans un ancrage moral objectif, la démocratie elle-même ne peut pas assurer une paix stable, d’autant plus qu’une paix non fondée sur les valeurs de la dignité de tout homme et de la solidarité entre tous les hommes reste souvent illusoire. Même dans les régimes de participation, en effet, la régulation des intérêts se produit fréquemment au bénéfice des plus forts, car ils sont les plus capables d’agir non seulement sur les leviers du pouvoir mais encore sur la formation du consensus. Dans une telle situation, la démocratie devient aisément un mot creux. » (1995 Evangelium Vitae 70)
(88) Cf. Jean-Paul II, CA 46 (1 er mai 1991) : AAS 83 (1991), p. 850 ; Pie XII, Radiomessage de Noël (24 décembre 1944) : AAS 37 (1945), pp. 10-20. (89) Cf. VS 97 ; VS 99 (6 août 1993) : AAS 85 (1993), pp. 1209- 1211.
l’autorité : c’est le droit d’obliger les libres volontés des membres de la société, en leur montrant que certains moyens ont une connexion nécessaire avec le bien infini, et en rendant ces moyens obligatoires.
justice : la justice est la disposition permanente à rendre à chacun son droit
égalité : il y a égalité entre les membres de la société politique, mais inégalité entre les membres de la société civile (grades, fonctions, etc.) Ce n’est pas l’égalité qu’il faut chercher à mettre en place dans la société civile, mais l’équité. Il faut que chacun reçoive selon ses besoins. Il est évident que le chef de l’Etat ne peut pas être vêtu comme le dernier des palefreniers.
Etat, nation, patrie :
L’Etat est l’organe qui en tant qu’organe détenteur du pouvoir public, à la charge de veiller au bien commun de la société politique.
la nation est une communauté de familles conservant et développant l’héritage d’un ensemble de valeurs de civilisation fondées sur la religion, la langue, les mœurs, la science et les arts. En soi, la nation est quelque chose de non-politique.
La patrie désigne la terre des Pères.
corps intermédiaires : ce sont les sociétés dites "imparfaites" qui, entre l’individu et l’Etat, constituent des groupements organiques favorables à la vitalité des libertés.Elles sont dites imparfaites car elles ont besoin de l’action d’autres communautés pour subsister pleinement.
classe sociale : est une communauté de familles résultant d’une similitude de conditions de vie et de travail, ayant d’identiques intérêts matériels et moraux et partageant une même culture.
la prudence : est la disposition permanente à appliquer de façon expérimentée les principes de la morale aux circonstances particulières.
le bien commun
le bien commun temporel se réalise dans la communion des agir, réalisant la perfection de l’harmonie sociale, dans le développement personnel et communautaire de la nature humaine. Il faut le distinguer du bien public qui est constitué par l’ensemble des conditions extérieures nécessaires aux citoyens pour le développement de leurs qualités, de leurs fonctions, de leur vie matérielle, intellectuelle et spirituelle.
Le bien commun n’est pas un bien matériel que l’on peut partager, mais un bien moral vers lequel on doit tendre.
Le bien commun est distinct du bien moral individuel. Il est constitué par les conditions extérieures qui facilitent à chacun la libre poursuite de sa fin propre.
Le bien commun est universel, car il doit comprendre tout ce qui est exigé comme ordre extérieur pour permettre à tous les hommes de toutes les classes, d’atteindre leur bien propre.
(Consulter également : Pacem in terris, 53-59)