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À la recherche d’une éthique normative des affaires : exploration de la contribution de la doctrine sociale de l’Eglise
par Philippe Bergeron HEC Montreal
mercredi 7 décembre 2005
La démoralisation des cercles dirigeants de la vie économique devait, par une pente fatale, atteindre le monde ouvrier et l’entraîner dans la même ruine, d’autant plus qu’un très grand nombre de maîtres, sans souci des âmes et même totalement indifférents aux intérêts supérieurs de leurs employés, ne voyaient en eux que des instruments. (Quadragesimo anno, 1931)
HEC MONTRÉAL AFFILIÉE À L’UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
À la recherche d’une éthique normative des affaires :
exploration de la contribution de la doctrine sociale de l’Église
par
Philippe Bergeron Sciences de la gestion.
Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de maître ès sciences (M.Sc.)
Novembre 2004
© Philippe Bergeron, 2004
L’éthique des affaires est un domaine qui gagne en effervescence depuis la dernière décennie. En effet, de nombreux efforts ont été entrepris tant sur le plan académique que corporatif afin d’améliorer les pratiques éthiques en entreprise. Parmi la panoplie d’initiatives existantes, le courant de la pensée religieuse en éthique des affaires occupe une place importante. C’est dans ce contexte que s’inscrit le sujet de ce mémoire : la recherche d’une éthique normative des affaires à partir de la doctrine sociale de l’Église catholique. Le but est de vérifier si cet enseignement peut contribuer et enrichir les efforts actuels. La méthode utilisée est celle de l’analyse de contenu des textes officiels et primordiaux de l’Église en matière sociale. Cette étape permet d’extraire et d’exposer les enseignements pertinents à l’entreprise. Par la suite, une analyse comparative avec les théories éthiques en gestion est effectuée afin d’examiner si la doctrine sociale contient un apport particulier.
L’originalité de la doctrine sociale de l’Église tient à son insistance sur la dignité humaine qui se traduit par une vision enrichie du travail, une élévation des relations humaines, une appréciation du capital en tant qu’instrument, une conception anthropocentrique de l’entreprise et la promotion de la justice et de la charité dans les relations d’affaires. La doctrine sociale a une approche philosophique qui lui confère une profondeur dans le raisonnement éthique sur l’entreprise : plusieurs de ses enseignements se retrouvent au coeur même des théories éthiques en gestion. Sa contribution permet de compléter et d’enrichir ces dernières qui ont des visées pragmatiques et qui abordent l’éthique de manière fragmentée. La doctrine sociale peut donc sur le plan théorique constituer une norme pour l’éthique en entreprise
