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LIBERTAS PRAESTANTISSIMUM
LETTRE ENCYCLIQUE DE SA SAINTETÉ LE PAPE LÉON XIII SUR LA LIBERTÉ HUMAINE - 20 juin 1888
mardi 30 octobre 2007
La liberté, bien excellent de la nature et apanage exclusif des êtres doués d’intelligence ou de raison, confère à l’homme une dignité en vertu de laquelle il est mis entre les mains de son conseil et devient le maître de ses actes.
Ce qui, néanmoins, est surtout important dans cette prérogative, c’est la manière dont on l’exerce, car de l’usage de la liberté naissent les plus grands maux comme les plus grands biens. Sans doute, il est au pouvoir de l’homme d’obéir à la raison, de pratiquer le bien moral, de marcher droit à sa fin suprême ; mais il peut aussi suivre toute autre direction, et, en poursuivant des fantômes de biens trompeurs, renverser l’ordre légitime et courir à une perte volontaire.
Le libérateur du genre humain, Jésus-Christ, est venu restaurer et accroître l’ancienne dignité de notre nature ; mais c’est à la volonté même de l’homme qu’il fait sentir surtout son influence, et, par sa grâce dont il lui a ménagé les secours, par la félicité éternelle dont il lui a ouvert la perspective dans le ciel, il l’a élevée à un état meilleur.
Et, pour un motif semblable, l’Eglise a toujours bien mérité de ce don excellent de notre nature, et elle ne cessera pas d’en bien mériter, puisque c’est à elle qu’il appartient d’assurer aux bienfaits que nous devons à Jésus-Christ leur propagation dans toute la suite des siècles. Et pourtant, on compte un grand nombre d’hommes qui croient que l’Eglise est l’adversaire de la liberté humaine. La cause en est dans l’idée défectueuse et comme à rebours que l’on se fait de la liberté. Car, par cette altération même de sa notion, ou par l’extension exagérée qu’on lui donne, on en vient à l’appliquer à bien des choses dans lesquelles l’homme, à en juger d’après la saine raison, ne saurait être libre.
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